Maison Meryl Streep --> Moi qui pensais qu'elle serait là... |PV George Clooney & Meryl Streep

Mercredi, on était mercredi et s'était aujourd'hui que je revoyais Meryl depuis la dernière avant première de Mamma Mia! Je n'avais plus de nouvelles d'elle dû à nos nombreux tournages qui nous avaient pas mal éloignées de New York. Et quand elle m'a appeler hier et qu'elle m'a invitée à déjeuner pour qu'on se revoit un peu, ça ne m'avait fait que plaisir. J'en avais donc profiter pour aller chez le coiffeur pour qu'il me boucle légèrement les cheveux pour que j'ai l'air de quelque chose, me voilà coiffée avec les cheveux bouclés, maquillée légèrement et habillée d'une robe bleue avec des chaussures à talons noires. La limousine me dépose devant chez elle, je descends et fait signe au chauffeur de revenir à 14h. Puis, je me dirige vers sa porte et toque. Personne ne répond, je toque de nouveau et personne ne réponds. Elle allais sans doute arrivée, je me prépare à repartir quand je tombe nez à nez avec un homme plus vieux que moi. Je lui souris. Je suis toute gênée devant lui, je viré au rouge écarlate. Et je bégayait quand je lui dis mon prénom.
"Je...je...je suis... Je suis..."
Je ne réussis même pas a lui dire mon prénom, il me souris.

Les habitudes, à la longue, c'est désagréable. En tout cas, on finit par s'en lasser et par leur préférer le caractère impromptu des événements hasardeux...
Depuis qu'il avait quitté Stacy Keibler, George était parfaitement d'accord avec le principe de base qui voulait que le hasard fasse parfois bien les choses.
La rupture n'était pas source de souffrance pour lui, à vrai dire, oui, elle était belle, mais elle ne lui manquerait pas. C'était la même chose pour Elisabetta Canalis... et toutes les autres. S'attacher à une femme, cela convenait bien à Clooney, mais pour une période ne dépassant que rarement les trois années de vie commune.

Les gens ne comprenaient pas bien cela, mais qu'importe... ce qui comptait vraiment, c'était que George puisse être heureux durant un temps, avec une compagne capable de lui plaire pendant un temps... et puis, après ça, généralement, les vrais amis étaient là pour aider à supporter la solitude.
C'était peut-être parce qu'il se sentait justement un peu seul aujourd'hui que le quinquagénaire avait pris la liberté de venir chez son amie Meryl Streep, avec qui il avait tellement apprécié faire les voix du dessin animé "Fantastic Mr. Fox" où elle vocalisait l'épouse renarde d'un canidé sauvageon que lui-même incarnait vocalement... Meryl avait beau être un peu plus âgée que lui, le courant passait très bien entre eux deux. Trop bien, parfois, comme diraient les mauvaises langues, mais ça non plus, ça n'avait aucune espèce d'importance.

Garant son Audi A7 non loin de chez l'actrice, Clooney sortit de son véhicule, chemise de lin sur le corps et lunettes de soleil vissées sur le nez. Il arrivait les mains vides, mais il était tout à fait capable de se rattraper par la suite. Et puis... en arrivant devant l'allée, l'homme ralentit. Il y avait quelqu'un qui attendait devant la porte. Jeune, blonde légèrement bouclée... Une silhouette très agréable à regarder. Il s'avança avec le sourire tandis que la jeune femme devenait rouge cramoisi et qu'elle se mettait à balbutier.

"Hello... Vous êtes une fille de Meryl ?"

Il ne savait plus bien combien Mrs Streep-Gummer avait d'enfants, mais il était sûr qu'elle avait au moins deux filles.

Je repris ma couleur de teint en reconnaissant l'homme qui se trouvait devant moi, c'était George Clooney, si je me souvenais bien, il avait fait du doublage avec Meryl, elle m'en avait parler durant un déjeuner. Il m'avait prise pour une de ses filles, ce qui pour moi fut un beau compliment, il est vrai que j'avais été une fille de Meryl mais seulement durant le tournage de Mamma Mia!. Je lui souris avant de reprendre ma respiration et de lui sourire.
"C'est un très beau compliment Monsieur Clooney, en fait j'ai été sa fille mais durant le tournage de Mamma Mia!. Elle m'a appeler hier pour m'inviter à déjeuner et je... Je pensais qu'elle serais là mais elle n'est toujours pas arrivée"
Je me tue pour voir si il avait trouver qui j'étais, il y avait pas dix milles actrices qui avait jouée la fille de Meryl.
"Vous avez trouvé qui je suis ?"
J'hésité à le lui dire, le laissant réfléchir un peu, après tout, ça fait pas de mal et puis, ça faisait passer le temps en attendant que Meryl arrive. Je connaissais George de réputation mais je n'avais jamais eu la chance de jouer avec lui. J'attendis sa réponse, remettant mes ray-bans vu que les rayons du soleil m'éblouissaient pas mal.

En fait, le visage de cette jeune femme disait quelque chose à George, mais pas moyen de se rappeler où il aurait bien pu voir ces grands yeux si caractéristiques. Car il les trouvait particuliers, faut-il le dire...
Mais bon, parfois, on a à peine le temps de s'interroger quelques secondes que la réponse que l'on cherche arrive toute seule, comme par magie. Est-ce cela qu'on appelle la télépathie ? Pas si sûr, mais en tout cas, parfois ça tombait plutôt bien.

La jeune femme changea de couleur, façon caméléon apaisé... et puis elle remercia Clooney pour le compliment qu'il lui avait fait. Première nouvelle : il avait fait un compliment sans même s'en rendre compte...
Et puis son interlocutrice lui parla d'un film pour filles et de Meryl qui lui avait fixé rendez-vous et... posé un lapin.

"Elle ne devrait pas tarder, vous savez... Meryl n'est pas du genre à demander à qui que ce soit de se déplacer pour rien !"

Le quinquagénaire avait, bien sûr, entendu parler de ce film... Il datait déjà de quelques années... Peut-être l'avait-il vu quand il était encore avec Elisabetta ? Difficile à dire...
Quoi qu'il en soit, si cette jeune femme était celle qui avait partagé l'affiche de la comédie musicale avec Mrs Streep, il avait sûrement dû la croiser lors de l'un ou l'autre gala...

Mais pas moyen de revenir sur le nom de cette fille. George déplorait le fait qu'il n'existât aucune application sur son iPhone qui, à l'instar de Shazam, aurait pu lui donner directement le nom et le prénom de son interlocutrice rien qu'en entendant sa voix...

"Je vois qui vous êtes, oui... Vous avez été à l'affiche d'une version du Chaperon rouge, non ?"

"Oui c'est exact. Bon, je ne vais pas vous faire réfléchir plus longtemps, je m'appelle Amanda, Amanda Seyfried et j'ai jouée le rôle de Sophie, la fille de Meryl dans Mamma Mia!"
C'est vrai que Meryl n'était pas du genre à faire venir les gens pour rien, ça ne lui ressemblait pas. Et puis, ce n'est pas grave, ça arrive à tout le monde d'avoir du retard par moment. Je ne lui en voulais pas, loin de là. Je souris à Mr Clooney.
"En fait, ça fait vraiment très longtemps que je n'ai pas revue Meryl, si je me souviens bien la dernière fois, c'étais en... En 2009, oui c'est ça pour la dernière avant-première du film et après je ne sais pas trop, on s'est comme perdue de vue et puis, je l'ai eu au téléphone hier et ... Je ne sais pas, elle m'a dit de venir mais rien de plus..."
Il est vrai que j'avais pas mal été prise avec les différents tournages et, je n'avais pas trop garder contact avec elle, mais là, c'était une occasion unique de la voir et elle n'était pas là... Mais, bon, ça me faisait une occasion de discuter avec l'acteur préféré de ma mère.
"Vous savez Monsieur Clooney, depuis toute petite, j'entends parler de vous, j'ai vu tous vos films, en fait, ma mère était folle de vous et... Non oubliez... Et sinon, comment avez-vous connu Meryl ?"
C'est vrai que ma question était indiscrète mais je voulais savoir c'est tout et puis comme elle n'était toujours pas là autant bavarder pour faire passer le temps...

George n'avait pas toujours la mémoire des noms. A vrai dire, il lui arrivait de s'emmêler les pinceaux dans tout ça... Rien que pour les gosses de Brad, c'était pas facile, alors s'il fallait connaître les identités de tous les acteurs et actrices, il n'était pas sorti de l'auberge !
Heureusement, la jeune femme finit par lui révéler le fin mot de l'histoire. Amanda Seyfried... Bon, Amanda, il retiendrait. Avec des yeux pareils, plus qu'en amande, ça allait de soi. C'était déjà pas mal.

"Ok, Amanda, je n'oublierai pas."

Ou pas...
Et puis cette interlocutrice inattendue commença à parler de Meryl, en long et en large, racontant qu'elle ne l'avait pas vue depuis longtemps et tout ce genre de choses. Quelle relation pouvaient bien avoir les deux femmes ? C'était étrange... Clooney appréciait beaucoup Mrs Streep. Depuis de nombreuses années. Et il n'aurait pas pu vivre sans la voir au moins une ou deux fois par mois. Question de principe, peut-être, d'habitude sûrement. Mais bon, c'était valable pour tous les vrais amis du quinquagénaire, ça.

L'homme resta silencieux un moment, laissant la jeune femme finir son monologue. Il n'avait rien à ajouter à cela. Dire l'évidence n'avait aucune espèce d'utilité. Aussi ne reprit-il la parole que lorsqu'elle l'y invita.

"C'est le grand drame de mon âge, ça... je plais aux mères des jolies filles." Tout le monde savait que George préférait être en couple avec des femmes ayant une bonne vingtaine d'années de moins que lui. Ce n'était pas un scoop. "Allez, dites-moi ce que vous alliez dire... sinon je ne vous raconte pas ma rencontre avec Meryl !"

Mr Clooney me pris sur le fait, si je ne lui disais pas ce que je m'étais préparée à lui dire, je ne serais jamais comment il avait rencontré Meryl. Et j'en avais envie, oh ça oui. C'est vrai, ma mère était dingue de lui et elle l'est toujours d'ailleurs mais lui dire que moi, Amanda Seyfried âgée de 27 ans avait eu un faible pour lui à une époque. Je lui souris

"Bon d'accord, je vais vous le dire mais je tiens à vous dire que j'ai 27 ans et qu'à l'époque, j'avais 17 ans ou peux être un peu plus, je sais pas... En fait, ma mère regardait un bon nombre de vos films et elle les as tous en DVD d'ailleurs et disons que.. Ben, j'ai eu un minuscule petit faible pour vous à une époque."

Je lui souris, voilà, il le savais. J'avais eu un faible pour Georges Clooney alors que je n'étais encore qu'une jeune adolescente. Et ma mère, oh oui ma mère, elle était raide dingue de lui! Et je l'avais devant moi aujourd'hui... Je lui souris avant de revenir à ce qu'il m'avais promis si je lui disais ce que j'allais lui dire

"Voilà vous savez ce que j'ai hésité à vous dire. Maintenant, à votre tour. Dites-moi comment vous avez rencontré Meryl s'il-vous-plait"

Mon Dieu... s'il s'était attendu à pareille déclaration, George se serait tu. Ce n'était pas qu'il n'aimait pas plaire, loin de là, c'était toujours très flatteur de savoir que de jeunes et jolies femmes craquaient sur soi, mais bon, qu'était-il censé dire, maintenant ? Comment était-il censé réagir ?
Il pouvait faire l'étalage des relations qu'il avait eues avec des femmes plus jeunes que lui durant les dix dernières années, il pouvait arborer un sourire en coin et faire comme s'il s'était douté de cela dès qu'il avait vu rougir la jeune Seyfried... mais non, ça c'était des réactions qu'il aurait pu avoir en jouant un rôle dans un film. En réalité, ça n'était pas vraiment lui.

"C'est... flatteur, mademoiselle... et vous n'avez pas besoin de vous justifier vis-à-vis de moi..." Il était vrai que la tournure de phrase laissait entendre qu'Amanda avait eu ce "minuscule petit faible" (était-ce un euphémisme, cette expression?) à cause de l'addiction de sa mère... mais Clooney ne voulait pas se sentir coincé dans une conversation tournant autour de lui-même. "Et votre père n'a jamais rien dit de tout ça ? Vous savez, certains hommes sont jaloux quand leurs épouses ont ce genre de "minuscule petit faible"... après on s'étonne que se balader sans garde du corps est dangereux..."

Il était déjà arrivé plusieurs fois par le passé que George ait à se défendre contre l'un ou l'autre mari jaloux... dont il n'avait jamais touché la femme ! et là, c'était quand même fort. Venant de certains qu'il avait rendus cocus, à la rigueur, oui, il aurait pleinement assumé, mais là, c'était pousser un peu trop loin la jalousie.

Cela dit, puisqu'il fallait désormais parler de sa relation avec Mrs Streep, Clooney s'exécuta, comme proposé plus tôt.

"Il y a quatre ans, Meryl et moi avons fait le doublage de voix d'un dessin animé... mais nous nous connaissions depuis bien plus longtemps que cela. On s'est rencontrés lors d'un gala de charité en faveur d'enfants. Elle était avec son mari et nous avons passé des heures entières à discuter tous les trois. On est toujours resté en contact après ça. Si je ne me trompe, cela remonte à l'époque où je jouais Doug Ross..."

Je n'étais sûre de rien mais je sentais dans le regard de Georges que ma déclaration l'avait un ton soit peu gêné, j'avais du flair pour ça... Je lui souris malgré tout et fut ravie qu'il me dise enfin comment il avait rencontré Meryl, c'était bien plus amusant que moi, il avait vu son mari et moi je n'avais eu la chance que de voir ses filles. Je me souvenais maintenant que Meryl m'avait dit qu'elle avait doublée un dessin-animé avec lui, ça me revenait en mémoire comme une cassette terminée qu'on rembobine. Quand il vint à parler de mon père, un sourire en coin apparu sur mon visage, il est vrai que l'adoration de ma mère pour Georges était un peu, et même vraiment énervante, aux yeux de mon père.

"En fait, mon père à toujours été attentif aux envies de ma mère et cette adoration plus que forte je dirais, l'ennuyer pas mal, mais vous savez, ils s'engueulent entre eux et cinq minutes après, c'est l'amour fou. Ne vous inquiétez pas monsieur Clooney, mon père n'ira pas jusqu'à vous courir après."

Je ris puis redevint sérieuse quelques minutes après. Ma rencontre avec Meryl était tout ce qu'il y a de plus banale, enfin je crois... Je regarda Mr Clooney. Je me demandais si lui racontais comment j'avais rencontrée Mrs Streep l'intéresserait... Je tenta le tout pour le tout et lui posa l'ultime question.

"Oui, je m'en souviens, je vous avez adoré... Enfin surtout ma mère. Bref, je n'ai jamais eu la chance de rencontrer Don mais il doit être vraiment sympathique d'après ce que vous me dites. Sinon, ça vous intéresserait de savoir comment j'ai rencontrée Meryl ?"

Je lui posais la question puisqu'il m'avait dit comment il l'avait rencontré, pourquoi je ne ferais pas pareil ? Et puis, ça me ferait une occasion de rire un peu. Et puis, en plus, j'ai eu la chance de rencontrer sa dernière fille qui est d'ailleurs vraiment très gentille. Elle s'appelle Louisa, je crois... Enfin ça n'a pas beaucoup d'importance...

Etait-ce une impression ou valait-il mieux que George s'éclipse avant de ne plus être capable de faire marche arrière ? Il se connaissait suffisamment pour savoir qu'à ce rythme de discussion, il ne lui faudrait pas bien longtemps pour en arriver à trouver que cette jeune femme était de conversation ennuyeuse et qu'il s'agissait plutôt du genre de fille avec qui il vaut mieux passer à l'acte plutôt que parler.
Ce n'était peut-être qu'une idée, mais celle-ci se frayait doucement un chemin dans l'esprit du quinquagénaire au fur et à mesure qu'il écoutait la demoiselle. Peut-être Meryl avait-elle eu une profonde compassion pour celle-ci ? à moins que la plus jeune des deux femmes n'ait choisi de montrer ici qu'un aspect pas très reluisant de qui elle était vraiment?
Clooney songeait qu'il ne lui faudrait pas bien longtemps pour savoir de quoi il retournait vraiment. En attendant, il devait se contenter d'opiner de temps à autre face aux paroles qui ne faisaient pas vraiment écho en lui.

"Vous savez, j'ai eu assez d'ennuis du genre pour être prévoyant. J'ai toujours un garde du corps à proximité."

Lui-même était tout à fait capable de se battre, mais, d'une certaine façon, avoir un gorille, c'était déjà dissuasif, en soi. Et puis... il créait ainsi de l'emploi.

Bref. Ce qui était le plus étrange dans la discussion avec cette jeune fille, c'était cette confusion quasi permanente qu'elle faisait entre elle-même et sa mère. "Je", "elle"... ça avait l'air d'être presque du pareil au même pour cette Amanda. Et puis... comment pouvait-elle déduire que Don était sympathique alors que George avait juste dit qu'ils avaient parlé des heures, à trois ? Il y avait, décidément, quelque chose qui n'allait pas, quelque part...
Alors quand la jeune actrice proposa de raconter comment elle avait rencontré Meryl Streep, Clooney se dit que ça risquait d'être une histoire du tournage de "Mamma Mia!" et que Meryl avait sûrement dû agir avec son grand coeur plutôt qu'avec sa tête...

"Non merci, ça ne m'intéresse pas."

Je fut nettement suprise de la réponse de Georges, ce dernier m'avait répondu assez sèchement mais je ne le pris pas mal, j'avais entendu parler de lui et je savais qu'il n'était pas méchant. Je lui souris, ça devait déjà faire une bonne heure que nous discutions et nous en restions toujours au même stade. Je le fixa de mes yeux azur

Très bien Monsieur Clooney, ce n'est pas grave, en fait quand j'ai dit que je n'avais jamais eu la chance de rencontrer Don, j'en ai pas mal entendu parler par les bouches de ses filles et de sa femme. Euhm... dites-moi Monsieur Clooney, j'ai entendu que vous tourniez un nouveau film, c'est vrai ?

Je lui souris avant de me rendre compte que l'heure passait rapidement et que Meryl n'était toujours pas là, et moi, j'avais un interview à 15 h et il était déjà 14h05. Je fit néanmoins un sourire à Mister Clooney, je ne devais pas être en retard mais je ne pouvais pas partir en plein milieu d'une conversation, ce n'était pas poli. J'attendis donc une réponse de mon interlocuteur.

La discussion tournait en rond. Du moins, c'était l'impression que George commençait à ressentir. Il s'impatientait et aurait vraiment voulu que Meryl arrive, là, maintenant, tout de suite !
Mais non. Elle n'était pas apparue comme par magie, dans sa superbe nuisette ou dans une coquille Saint-Jacques géante, façon Botticelli... Que dalle. Nada. Niets. Nothing.

Après tout, c'était pour elle qu'il était là. Bien sûr, il ne s'était pas attendu à rencontrer une jeune femme aux yeux de biche et à la bouche purpurine, mais la rencontre n'avait pas été désagréable. Le hic, c'était que l'homme avait en tête un objectif bien différent de celui qui aurait consisté dans le fait de papoter tranquillement devant la maison d'une amie. Et quand George avait cette idée-là derrière la tête, il était extrêmement difficile de l'en déloger !

Après sa réponse peut-être un peu surprenante, mais qui traduisait très clairement l'impatience du quinquagénaire, la jeune Amanda avait fini par lui parler de boulot. Ben oui, ça aussi c'était un point commun, alors si ça pouvait être un terrain d'entente ou quelque chose du genre...

"Eh bien oui, je suis actuellement en tournage pour deux films... mais je n'en réalise qu'un sur les deux." En vérité, pour "The Monuments Men", l'homme était à la fois acteur, scénariste, réalisateur et producteur. Il ne comptait pas en faire un gros blockbuster, mais surtout essayer de faire passer un message et dans ce cas-là, il s'investissait beaucoup. "Et vous, mademoiselle, des projets ?"

Cette conversation, qui semblait pour George longue et sempiternelle, prit fin lorsqu’une voiture se gara enfin devant la maison de l’actrice. D’une Prius hybride grise étincelante sortit Meryl, vêtue d’une ravissante petite robe d’été aux imprimés floraux et colorés. Le tissu de sa robe, qui virevoltait au vent, laissait deviner sa légèreté. Elle épousait parfaitement ses formes. Meryl était coiffé d’un chignon. Elle portait aussi cette paire de lunettes soleil qui lui donnait un air tantôt coquin, tantôt mystérieux. C’est cette paire de lunettes qu’elle portait lorsqu’elle allait en ville, comme si à elles seules elles permettaient à l’actrice de passer inaperçue. Enfin, des sandales à talons compressés affinaient ses jambes déjà longues. Quoi que l’on pense d’elle, Meryl vieillissait non seulement en âge, mais surtout en beauté. On ne pouvait le nier. Elle avait maintenant plus d’une ride, certes, mais son teint, lui restait tout aussi frais et radieux qu’à l’époque de sa jeunesse. Meryl n’avait donc rien à envier à certaines de ses plus jeunes collègues de plateau.

L’actrice par trois fois oscarisée remarqua que deux voitures étaient garées non loin de la sienne. Elle les reconnut aussitôt. L’une appartenait à Amanda, qu’elle considérait comme sa propre fille depuis le tournage Mamma Mia et l’autre était à un homme qu’elle appréciait beaucoup… George. Sac à main au bras, elle referma la porte de sa voiture et se dirigea vers la maison. Amanda et George discutaient ensemble, à quelques pas de la porte d’entrée.

"Pour une surprise !!" déclara l’actrice, tout en remontant ses lunettes sur ses cheveux blonds. Elle arriva à proximité d'eux.

"Désolée pour le retard, ma belle…"

Elle vint faire la bise à Amanda avant d’étreindre George de manière familière. Elle lui chuchota :

"Je ne t’attendais pas, mais je suis très contente que tu sois là..."

Meryl embrassa George sur la joue. Elle regarda ensuite Amanda et l'acteur en alternance, un sourire radieux dessiné sur les lèvres. Elle était visiblement heureuse de les retrouver tous les deux.

Alors que ma discussion avec Georges battait son plein, je remarqua qu'une voiture grise venait de se garer devant la maison de ma dite "Mère" depuis Mamma Mia. Je souris en la voyant sortir, sublime dans sa robe, toujours très élégante et elle à l'air si... Si elle quoi. La voyant relever ses lunettes de soleil qui lui avaient toujours données un air très chic sur ses cheveux blonds, je fis de même avant de lui sourire et de lui faire la bise. Elle s'excusa de m'avoir fait attendre.

Ce n'est rien Meryl, j'ai pu discuter avec Monsieur Clooney en t'attendant. Je suis contente de te voir.

Je l'observa regarder mon interlocuteur et moi en alternance, sourire aux lèvres. J'étais heureuse de la voir, elle m'avait tellement manquée, je devais l'avouer. Il fallait vraiment que l'on rattrape le temps perdu, après tout, elle était un peu ma deuxième "maman". Je lui souris avant de sortir de mon sac à main, une boîte de chocolats que je lui tendit.

Tiens, ce n'est pas grand chose mais comme tu m'a proposé de venir et que je savais que tu aimais bien les chocolats, ben du coup, je me suis dit que tu serais contente.

Je l'observais, avec cette si grande admiration que j'avais pour elle depuis toujours. Elle étais si exceptionnelle en tant qu'actrice mais également en tant qu'amie. Puis, je me retourna vers Georges et répondit à la question qu'il venait de me poser. Il est vrai que récemment, je venais de tourner un film qui étais d'ailleurs sortit au cinéma et que pour voir Meryl, j'avais réussi à prendre quelques jours de repos entre le tournage d'un nouveau film.

Et bien, je viens de tourner un film qui est d'ailleurs sortit au cinéma récemment intitulé Un Grand Mariage en compagnie de Robert De Niro, Katherine Heigl, Robin Williams et j'en passe. J'ai également doublée le personnage principal du dessin-animé Epic: la bataille du royaume secret. En ce moment, je suis en tournage du nouveau film de Rob Epstein et Jeffrey Friedman. Sinon, appart ça, rien de particulier. Et toi, Meryl ? De nouveaux projets en cours ?

Il fallait le reconnaître, l'arrivée de la propriétaire des lieux fut comme une véritable bouffée d'air frais pour George. Il se sentait presque à sa place, désormais...
Meryl était là, elle avait salué Amanda comme une mère saluerait sa fille, puis elle était venue étreindre Clooney... Un bon petit câlin qui ne dura pas assez longtemps au goût de l'homme, mais c'était déjà ça.

Lui, il n'avait pas apporté de chocolats. Pas de bouquet de fleurs non plus... Il aurait pu, mais non, l'improvisation c'était tellement plus simple et plus naturel d'opter pour la spontanéité...
Il souriait lorsqu'il parla à voix basse, au creux de l'oreille de son amie de longue date :

"J'avais envie de te voir..." C'était aussi simple que cela. Il avait eu envie, alors il était venu. Sans réfléchir, sans prévenir et sans même penser que Mrs Streep aurait pu avoir quelque chose de prévu... en l'occurrence, c'était le cas, puisqu'elle avait un repas programmé avec mademoiselle Seyfried...

"Si vous le préférez, je peux vous laisser entre femmes... J'imagine que vous avez un tas de choses à vous dire...."

Clooney disait cela par politesse plus que pour s'éclipser. En réalité, il désirait juste être seul avec Meryl Streep, histoire de passer un moment juste avec elle... car cela, ça valait toujours le coup !

Et comme la jeune femme répondant au nom d'Amanda expliquait ses projets de films, le quinquagénaire l'écouta poliment. Elle avait la fougue et la motivation de la jeunesse, des projets et des rêves plein la tête... et sans aucun doute les moyens de les réaliser. Elle retourna alors la question à Meryl qui venait de les inviter à entrer tous les deux.
A ce moment, George se sentit un peu exclus. Ou de trop. Difficile de définir précisément les émotions, mais il lui sembla qu'il n'était peut-être pas tout à fait le bienvenu...